La philosophie de l’élagueur

Les arbres, véritables bienfaiteurs de notre environnement, sont essentiels :

ils purifient l’air, fournissent de l’oxygène, limitent les ruissellements et l’érosion du sol, atténuent les îlots de chaleur, et embellissent nos paysages. Leur importance est si grande qu’il semble presque superflu d’en lister les bénéfices. Néanmoins, en milieu urbain, les arbres rencontrent des défis spécifiques, tels que la résistance à la pollution et leur cohabitation avec les infrastructures. C’est dans ce contexte qu’intervient l’élagage, une compétence spécialisée des arboristes. La question est : comment élaguer correctement ? Si tous les arboristes sont capables de grimper et d’entretenir un arbre, la vraie problématique réside dans les demandes du propriétaire. Comment l’arboriste réagit-il face à une demande nuisible pour l’arbre, et sait-il justifier un refus nécessaire ? Souvent, derrière ces requêtes, se cachent de bonnes intentions ou un manque de connaissances.

Pour la distinguer, une bonne pratique d’élagage recherche l’équilibre entre le bien-être de l’arbre et les souhaits du propriétaire. Par exemple, dégager un câble ou une toiture est primordial, mais il est aussi essentiel d’adapter l’arbre aux préférences du propriétaire, dans la mesure du raisonnable. Un propriétaire peut souhaiter plus de soleil pour sa pelouse ou sa piscine, ou désirer plus d’espace dans son jardin. Tant que l’élagueur peut adapter l’arbre à ces préférences sans compromettre les bonnes pratiques, le travail est envisageable. Cependant, certaines demandes doivent être systématiquement contestées pour le bien de l’arbre.

Un arbre pousse lentement

Pour mettre les choses en perspective, un arbre nécessite 50 ans pour atteindre une hauteur de 20 mètres, ce qui équivaut à une croissance moyenne de demi-mètre par an. Ceci souligne qu’une erreur de gestion d’un arbre peut avoir des conséquences irréversibles. Une mauvaise coupe peut affecter un arbre pour une durée qui dépasse souvent une vie humaine.

Par conséquent, chaque projet d’élagage ou d’abattage doit être minutieusement réfléchi. Personnellement, je m’oppose catégoriquement à l’abattage d’arbres sains et non dangereux, ainsi qu’aux tailles drastiques injustifiées. Par exemple, il est inadmissible de procéder à une taille sévère sur un hêtre centenaire simplement parce qu’il ombrage légèrement à certaines heures. Une telle intervention peut entraîner la mort immédiate de l’arbre, ou sa dégradation progressive sur quelques années.

Ces dernières années, nous observons une croissance plus difficile chez les arbres. Ils atteignent la maturité plus rapidement qu’auparavant et finissent leur croissance plus tôt. En conséquence, les arbres adultes d’aujourd’hui sont souvent moitié moins grands que ceux d’il y a vingt ans.